Histoire & patrimoine

 
L’Histoire de Rives prend naissance à l’époque gallo-romaine comme en atteste le nombre et l’importance de ses vestiges. Les premières fouilles engagées par le docteur B. Charvet en 1882 ont permis de découvrir de nombreux objets ayant appartenu aux populations antiques de Rome ou de Gaule : armes, pièces d’or, tuiles romaines ou encore clefs romaines.

Sans pour autant bénéficier de preuves matérielles tangibles, les historiens s'accordent sur le fait que le site de Rives constituait l'unique point de passage à gué sur la Fure entre Grenoble et Lyon. Cette voie fut ainsi utilisée par les Gaulois et les Romains. Le nom de la commune possède de ce fait des origines lointaines.




L'histoire de Rives

Les Origines du nom, « Rives »

Les connaissances sur les origines de Rives d’avant le XII° siècle sont limitées par la pénurie de documents historiques. Cependant, il est admis que Rives viendrait de « Rivis » (X° siècle), de « Riparium » (XII° siècle) et de son nom latin « Ripoe » (XIV° siècle).

La véritable origine de la commune est liée à la création d’un château de l'époque féodale ou d'un château-bourg appelé « Castrum de Rivis » et situé sur une hauteur, au confluent de la Fure et du ruisseau de Réaumont.
L’église de Rives de 1130 (alors située au Mollard car en hauteur, position de défense contre les invasions barbares), alors sous le troisième cartulaire de Saint-Hugues, fut nommée « Ecclesias sancti valerii » et la chapelle du château du bourg « ecclesias de castro Riparum ».
« Ripoe », quant à lui, vient de la répression royale des guerres entre seigneurs. Episode historique où le logement de la population dut se diviser entre les deux cours d’eau, ainsi le bourg s’appela durant un certain temps « Rives-Entraigues » (du latin « interaquis », de inter-, « entre », et de « aquis », déformation de « acqua », l’eau).

Enfin, l’adjonction de « sur-fure » à l'actuelle nomination viendrait de la création du chemin de fer et de la volonté de la société de ce chemin de fer d’empêcher les confusions entre Rives et Rives-de-Gier.

A propos du logo officiel

Créé en 1996, le logo officiel de la Ville de Rives, met en scène plusieurs éléments du patrimoine naturel de la commune :
- la rivière Fure apparaît ainsi en filet bleu
- le vert clair représente les espaces verts
- le jaune et le orange pour les cultures de la plaine de Bièvre
- le vert foncé pour les grands arbres si caractéristiques des parcs rivois et de l'écrin de verdure des bords de Fure. Le rendu "crayonné" de ce logo propose une petite touche surréaliste et rappelle la vocation culturelle de la ville.


L’épée rivoise du XII ème siècle

La commune de Rives est riche de faits marquant son histoire.

Au XII° siècle et jusqu’en 1709, la commune de Rives est réputée pour la fabrication d’épées. Les Forges d’Allivet sont fondées par des ouvriers Tyroliens et désignés sous le nom collectif de "Charvet". L’activité de ses forges s’étend progressivement jusqu’à la Poype (Minerai d’Allevard, production d’acier naturel au bois).

Les ordonnances d’Humbert II, établies de 1339 à 1376, interdisent les forges dans le Grésivaudan, de Bellecombe à Voreppe. Ces épéeries se réfugièrent alors à Rives. C’est ainsi que les épées rivoises devinrent les plus célèbres du Royaume avec celles de Vienne.

"1709" sonne la fin de l’épée rivoise avec la fermeture des dernières épéeries d’Allivet, résultat de querelles entre taillandiers et forgerons.


Les beaux papiers de Rives : début de l'industrie à Rives

Le moulin à papier du Bas-Rives, sur le Réaumont, est installé en 1571.
C’est par ailleurs Rives qui produit un papier filigrané « à la cloche » dès 1572. Claude Blanchet est à l’origine de la Grande Fabrique, réunissant toute une série de petites usines.
Les papeteries de Rives sont jugées à l’époque comme les plus belles de France.

Dans la moitié du XIX° siècle, plusieurs sociétés s’implantent à Rives telles qu’Allimand, qui s’installa initialement au Bas-Rives en 1849, ou la scierie hydraulique Poncet en 1869.

Les prémisses de la papeterie de Rives sont assignées aux années 1870.
Rives-sur-Fures représentait alors plus de 1 133 hectares et comptait plus de 2 507 habitants. L’emploi était essentiellement lié à la soie. On comptabilisait une cinquantaine de métiers à soie différents. Ainsi, la soie permettait d’employer la majorité des paysans rivois alors que la richesse du pays se concentrait essentiellement sur les aciéries et papeteries datant du XVI° siècle.

La papeterie rivoise de 1870 à 1935 a évolué (développement de fabrication de papiers fins et de billets de banques, de nouvelles machines ou l’emploi de la cellulose à partir de 1935) et s’est également déplacée, vers la Gare notamment (comme pour Experton en 1912 et partiellement puis définitivement pour Allimand de 1917 à 1923).


Les personnages emblématiques de l’histoire de Rives

L'empereur Napoléon Bonaparte a laissé son empreinte à Rives. Il dormit une nuit à Rives, dans l'enceinte d'un bâtiment qui est actuellement une banque, lors de son retour de l'île d'Elbe. Une plaque rend aujourd’hui hommage à cette visite au 69, rue de la République.

La Marquise Arconati Visconti, est enterrée au cimetière de Rives. Marie Peyrat est la fille d'un journaliste qui deviendra Député et Sénateur de la Seine, ami de Léon Gambetta. Elle épouse le marquis Giuseppe Arconati Visconti au grand scandale de la noblesse italienne, il lui laissera à sa mort une fortune colossale. Elle fut ardemment dreyfusarde, par fidélité aux convictions de son père et à la cause de son mari, combattant milanais du Rissorgimento. Elle utilisera sa fortune en finançant l'Aurore, le journal de Clémenceau, elle créera des bourses et des prix pour les étudiants et ouvrira un salon où elle accueillera parmi les "Jeudistes", professeurs dreyfusards, des hommes politiques comme Jean Jaurès ou Léon Blum. Ce fut donc une femme engagée politiquement jusqu'à sa mort en 1923. Elle a choisi de reposer à Rives, près de la tombe de Raoul Dusseigneur, apparenté à la famille Kléber, son ami fidèle.


Séraphin Buisset, homme politique français né le 10 juin 1870 et mort le 9 janvier 1949 à Rives, a marqué l’histoire de la commune.
Fils de paysan, il devient négociant en vins après ses études primaires. Il adhère plus tard à la SFIO et entreprend de briser le pouvoir des familles Kléber et Blanchet, puissants industriels qui se partagent les fonctions en politiques locales, bien que le département de l'Isère vote souvent à gauche.
Séraphin Buisset est élu conseiller général en 1907, puis député en 1914 et enfin maire de la ville de Rives en 1919. Il est constamment réélu jusqu'en 1940. De 1914 à 1936, le député Buisset appartient à la commission du Commerce et de l'industrie, ainsi qu'à la commission des Comptes définitifs des économies. De 1936 à 1940, il est membre de la commission des Boissons. Il votera par ailleurs contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain le 10 juillet 1940, ce qui lui vaut d'être révoqué de tous ses mandats par le Régime de Vichy.
Nous devons notamment à ce grand personnage de notre histoire locale la construction de l'actuel hôtel de ville.

D'autres personnalités marquent la commune de Rives de par leur parcours personnel :
  • Le constructeur automobile Luc Court y est né en 1862.
  • L'ancien biathlète Raphaël Poirée y est né.
  • Francis Méry, résistant, arrêté par les allemands à Rives, déporté et mort pour la France le 5 décembre 1944. Ce personnage a par ailleurs une place dédiée à son nom.
  • Le footballeur Jérémy Clément est lui aussi originaire de Rives


Références historiques

L'origine des noms des communes du département de l'Isère, André Plank, Artés, 1995